Visite à Murano chez la sorcière.

            
          
Chez la sorcière à Murano
  Début Août
  1733  -  (8 ans, 4 mois)                    


           


            Emma courut prévenir Maruzia.

         -Maruzia ! Giacomo perd son sang !
         - Que dis-tu ? Où est-il ?
         - Dans la chambre, courbé vers le mur. Du sang ruisselle de son nez.
         - Hèle une gondole pour Murano,recherche celle de notre ami Belosio 
              Sois tranquille ! Il sera vite guéri dit-elle, en essuyant le visage de Giacomo avec un.
            Linge humide
             Ce bel été, l’eau caressait les flancs rouges de la gondole guidée par Belosio chantant à pleine voix comme à son habitude
              Note : ajouter le temps du trajet et l’habileté du gondolier manoeuvrant à l’accostage de la gondole.

 Maruzia appela Tania, une vieille dame souriante aux yeux bleus de barbare prit la main
du gamin.
 Les deux femmes parlaient le frioulan et Giacomo, le linge sur le nez marchait la tête tournée, regardant les nombreux chats qui les suivaient jusqu’à une cabane.

            Un feu vif dans la cheminée faisait murmurer un brouet d’herbes dans un noir chaudron, suspendu à un fer. Sur une étagère, des bougies se consumaient. La moitié de la longue table de bois bordée de bancs, était cachée sous des feuilles, des herbes et des baies mises à sécher, dégageant un parfum agréable, qu’il ne connaissait pas.

            Le regard de Giacomo surprit le geste furtif de la gentille sorcière, relevant ses jupons pour glisser dans une poche un ducat d’argent  offert par Maruzia.

         - N’aies crainte, lui dit-elle. Enlèves chemise et culotte et allonges-toi dans cette            boîte de bois…Ce ne sera pas long.

            Giaco ne disait mot, il songeait à Emma à qui il conterait l’aventure : les pas, les cris, les incantations autour de la caisse, l’odeur d’herbes brûlées passant à travers la mousseline le couvrant tête et pieds, et les doux massages sur ses tempes et sa nuque.

            Son nez était sec, sa grand-mère lui tendit, sur le conseil de Tania, cinq dragées qu’elle prit dans un plat blanc.

         - Elles sont bonnes et te guériront  Dis au revoir aux chats , il est l’heure du retour

Près du quai…           
Belosio était prêt. Autour de lui, ses amis, tous verriers et chaudronniers, applaudissaient et lançaient leurs foulards rouges, en hommage à leur ami ténor, qui occupait son attente en exerçant sa voix pour tenir ce soir, son rôle au théâtre San  Samuel    



Retour de Murano



            Lors du retour, Maruzzia réitéra l’ordre de la sorcière de ne jamais révéler les faits passés lors de la cérémonie. Giacomo hocha la tête, la posa sur les genoux de sa Nona (notre grand-mère) et s’endormit. Le léger choc de la gondole contre les pierres du quai le réveilla.

                Son Père Gaétano, enfermé dans sa chambre, peaufinait son intérêt pour l’optique ;.d’Angleterre il avait ramené un savoir pour en faire commerce.
 .                
                Pas de Zanetta, sa trop coquette maman devait être très occupée, accompagnée de son amie Violetta à se choisir des colifichets chez  les marchandes à la toilette.

            Tous deux, portaient peu d’intérêt à Giacomo, cet enfant pâle, mièvre, souffreteux, morne et par trop silencieux…semblant penser son existence passagère ! »



            Emma, seule sur le quai attendait leur retour.

-         Tu es guéri ? Mais tu es tout pâle…Rentrons ! Je vais te raconter une jolie histoire de chat. Elle est un peu compliquée…
-         Je t’écoute, mais ensuite tu me montreras comment tu fais les lettres, j’aimerais écrire.

           

Emma pousse la porte et à petits pas sur les pointes, s’approche du fauteuil où Maruzia semblait assoupie : doux ronflement  tête renversée bouche ouverte, son  bonnet blanc
recouvrant  le peu de cheveux gris,  un peu de guingois.

            Giacomo attendait ce moment….

         - Bonjour ma mignonnette ! 
         - Bonjour, bonjour, je viens vous voir car j’ai beaucoup à dire.
         - Prends un tabouret.
         - Le grand ou le petit ?
         - Le petit car aujourd’hui, je me sens un peu lasse, je vais rester assise ! .
         - Alors ! Tu m’écoutes ?

            Maruzia reprend son tricot de chaussette posé sur ses genoux : 5 aiguilles à organiser en un petit ballet entre ses mains.

         - C’est pour moi ?
         - Bien sur ! C’est de la laine rouge..
         - Pour moi, le rouge et pour Giaco, le marron.

            Maruzia, comme pour mieux entendre arrange son bonnet. Un échange de regards et la fillette y lit que le moment est venu !      Le petit est toute écoute.

- J’ai vu  tadechat ( note : voir si c’est bien le terme le plus compréhensible.).
- Tas vu quoi ?
- Eh bien ! Le chat dans le chêne.
          - Je ne comprends pas. Pourquoi ‘Tadechat ‘ ?
- T’as jamais vu ?  Dans le vieux chêne, tu sais celui où les branches sont coupées si bas que je peux y grimper ! Le chat y  était posé en rond.
- Et alors…il dort toujours en rond.
- Oui, mais là…Attends, je vais faire un dessin…

            De son tabouret, entre le fauteuil et la table, elle tend la main vers le tiroir à sa hauteur, en sort un cahier fripé, corné,  et tâtonne à la recherche du crayon.

          - Regardes bien.

            Emma, sur une page neuve, tourne rapidement le crayon en un gribouillage… Giaco ne sait où la fillette va, mais il a l’habitude des surprises de son amie  « l’inventeuse de drôles d’histoires… »

- Et alors ?
- Attends, attends ! T’es comme Giulio, tu veux toujours aller trop vite !

            La  petite,  le bout de la langue sorti, rajoute à droite du  gribouillage, une queue, qu’elle hache de traits, indiquant  qu’il s’agit d’un chat rayé. Giacomo sourit, attentif  à la suite…

- Bon, là c’est la queue et je vais essayer de faire la patte !
- Pourquoi la patte ? Il en a 4 !
          - Mais non, je t’explique que c’est ‘ un ta de chat’. en tas ! comme un coussin. Pas de museau, pas d’oreille,  tout ronron   (‘note : tout rond rond ° et juste une patte de derrière en l’air..
- Mystère ! une patte en l’air ? .

Mignonnette reprend son crayon. 2 traits verticaux parallèles  terminés par un cercle contenant 5 autres petits ronds coussinet.

Tu vois c’est comme çà …  Il avait une patte de derrière toute droite en l’air..

            Maruzia se penche vers la fillette et toute riante l’embrasse dans les cheveux…

          - Ton histoire est très belle.
          - J’espère que tu ne l’as pas réveillé !
          - Mais non, car ‘rouleau de printemps’ venait me dire bonjour..
          - Qu’est-ce que ce nouveau conte ?
          - Le chat d’Amelia, il m’aime…et dès qu’il me voit, il fait son ‘rouleau de printemps’.
          - Rouleau de printemps’ ?
          - Ben oui ! Il me regarde , se couche et frotte son dos  là où il y a des fleurs,  roulant de coté et d’autre, attendant mes caresses …

Pour mieux se faire comprendre,  Emma écarte ses bras et  en un haussement d’épaules,  mains ouvertes,  elle démontre l’évidence  
 Nouveau baiser de  la grand-mère   joignant  ses rires à ceux de Giacomo .  

-    Ma jolie il te faut rentrer. L‘angélus vient de sonner, c’est bientôt l’heure du repas.
-    Demain je reviendrais te raconter d’autres histoires, tu veux bien ? les chats sont tes amis, Maman les chasse toujours de la cuisine, elle dit que leur travail est à la cave ou au grenier, là où les souris font des bêtises !

La jambe de la chaussette rouge a pris de la hauteur,

Emma n’a pas le temps de ranger le tabouret. Elle est  déjà partie, sa main dans la main de son ami qui l’accompagne jusqu’au pignon de la ruelle.

1 commentaire:

  1. Remarques de Odette-charlotte!

    Tout est incompréhensible!Merci de votre patience!

    Car, moi-mème j'ai cliqué au hasard par pure curiosité, dans les archives, ou sur des phrases tête de chapitre ! rien a voir avec le graphisme de ce blog plutôt soigné à sa création!Je vais de nouveau contacter les responsables de ce blog Google.

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